Pour cette dernière avant les vacances, je voulais vous offrir quelque chose de spécial. Quelque chose qui soit à la fois malin, drôle, badass, décalé, puissant, ayant trait au noir, toutes les raisons pour lesquelles Et mon cul c’est du polar existe. Un genre d’au revoir dans les formes pour vous laisser vous reposer, me reposer moi aussi et surtout passer l’été à m’enfiler la plus grosse quantité de cette putain sacro-sainte de Rentrée Littéraire. Mon dévouement est total et fait ma joie, bordel. Bref, je cherchais quelque chose à la hauteur de cette dernière de la saison, quand je suis tombé sur l’esprit de ce blog incarné en un album. Ou deux, plutôt. Ce qu’il ne faut pas oublier dans votre valise pour cet été, c’est Monkey Bizness. Bonjour, coups de savate et yeux pochés ; criez, nez brisés et foies malmenés, parce que cet album, chers amis, c’est du lourd.
Partons pour Los Animales, ville dangereuse et corrompue au dernier degré, où les rixes entre différentes espèces sont monnaie courante. Et j’ai bien dit « espèces ». Le fait est que les êtres humains sont depuis longtemps retournés à l’état primitif, simple bestiaire secondaire, et que ce sont les animaux qui dominent la planète. Sauf qu’ils sont aussi cons. Le résultat : on a l’impression de trop bien connaître cette société. Là-bas, nos deux héros s’appellent Jack Mandrill et Hammerfist, et sont deux gros bras marginaux qui ne font que ce qui leur traverse l’esprit, au risque de se faire un paquet d’ennemis. Ça finit assez souvent en baston, et ce n’est pas pour leur déplaire. Le maire, la mafia, les flics, les taulards, tout le monde veut leur peau. Tant mieux, ils en redemandent.
Monkey Bizness, c’est comme si La Fontaine s’était envoyé un monstrueux rail de coke pour créer le néo-noir avant même le noir. Il n’y a pas d’autres mots. Bien sûr que c’est vieux, comme procédé, mais attribuer une espèce animale à un corps de métier ou un caractère particulier, c’est efficace. Et encore plus dans une farce sociale comme celle-ci. Dès qu’on voit un taureau, on sait que ça va chier. Quand c’est un cochon qui apparaît, le rire va débouler très vite. Et ça permet aussi autre chose en terme de ressort comique, quelque chose de tout con également : la transposition. Les animaux parient des cacahuètes au poker et se font piéger avec des sacs de sucre de betterave planqué dans leur bagnole. C’est bête, mais ça marche.
Monkey Bizness, c’est comme si La Fontaine s’était envoyé un monstrueux rail de coke pour créer le néo-noir avant même le noir. Il n’y a pas d’autres mots. Bien sûr que c’est vieux, comme procédé, mais attribuer une espèce animale à un corps de métier ou un caractère particulier, c’est efficace. Et encore plus dans une farce sociale comme celle-ci. Dès qu’on voit un taureau, on sait que ça va chier. Quand c’est un cochon qui apparaît, le rire va débouler très vite. Et ça permet aussi autre chose en terme de ressort comique, quelque chose de tout con également : la transposition. Les animaux parient des cacahuètes au poker et se font piéger avec des sacs de sucre de betterave planqué dans leur bagnole. C’est bête, mais ça marche.
Quant au dessin, le trait de Pozla est sublime, incroyablement exécuté et mis en couleur, surtout bourré de détails en arrière-plan. Une merveille de précision toute en nervosité. Le résultat n’a pas de prix. L’ambiance est parfaite, digne des plus grands classiques du néo-noir à grosses bastons et du polar à flicaille pourrie. Sûrement appuyée par la verve délicate de cette brute épaisse de Hammerfist, qui fait un narrateur parfait lorsque c’est à son tour de raconter leur vie de truands libres. Ce qu’on pourrait prendre pour un album léger et décalé, une parodie du genre, en est loin. Monkey Bizness est bien un roman noir. Sous forme de BD.
Cette série en deux tomes est une preuve supplémentaire de ce que j’ai l’habitude de dire. Le polar est partout, du moins les codes du noir. Cet album démontre encore une fois qu’on peut trouver son bonheur partout et ne pas se laisser enfermer dans une boîte précise de « clients à éditeurs », de chair à lire ciblée n’ayant aucun pouvoir. Voilà pourquoi Et mon cul c’est du polar œuvre à vous satisfaire chaque semaine, finalement. Bon allez, je vous laisse. Je pars comater soixante-douze heures au minimum. Il faut bien ça avant de se farcir la Rentrée…
Monkey Bizness T1, Pozla & Eldiablo. Ankama (Label 619), août 2010. 112 p, 14,90 €.
Sur le site de l’éditeur
Cette série en deux tomes est une preuve supplémentaire de ce que j’ai l’habitude de dire. Le polar est partout, du moins les codes du noir. Cet album démontre encore une fois qu’on peut trouver son bonheur partout et ne pas se laisser enfermer dans une boîte précise de « clients à éditeurs », de chair à lire ciblée n’ayant aucun pouvoir. Voilà pourquoi Et mon cul c’est du polar œuvre à vous satisfaire chaque semaine, finalement. Bon allez, je vous laisse. Je pars comater soixante-douze heures au minimum. Il faut bien ça avant de se farcir la Rentrée…
Monkey Bizness T1, Pozla & Eldiablo. Ankama (Label 619), août 2010. 112 p, 14,90 €.
Sur le site de l’éditeur