Une fois n’est pas coutume, je vais démarrer en vous parlant d’autre chose. Oui, j’aime les détours, aussi. Preacher, ça vous dit quelque chose ? Si non, je vous plains sincèrement, et je vais passer les trois prochaines minutes à pleurer sur votre sort. Pas plus, puisque je continue d’espérer que vous vous rattraperez en vous jetant sur les intégrales de cette merveille de cynisme iconoclaste publiées chez Urban Comics. L’histoire d’un séraphin qui fornique violemment avec une sublime démone, qui donnent la vie à une nouvelle entité, à la fois Bien et Mal, si puissante que Dieu lui-même démissionne lorsque celle-ci s’enfuit et prend possession du corps d’un pasteur texan désabusé. Un pasteur qui se charge de retrouver Dieu pour lui faire payer cette trahison. Un pasteur qui deviendra meilleur ami avec un vampire. Allez, ne me dites pas que vous n’êtes pas encore convaincus, impossible de vous croire. Bref, cette série, à mi-chemin entre le génie scénaristique et le nanar barré et bourrin, déchire comme pas permis. Si, si.
Et du coup, pourquoi je vous en parle ? Parce que son scénariste, Garth Ennis, aime bien ce genre de projet. Bosser pour Dardevil, il sait faire, mais sûrement qu’il doit avoir un besoin maladif de répandre sa vision délurée et sarcastique de temps à autre. Donc déjà, quand on présente une série écrite par Ennis, il y a de fortes chances pour que ça poutre. Pour The Boys, il faut rajouter encore un plus : Monsieur Darick Robertson. Oui, je sais. Je ne suis qu’une immonde groupie prête à tuer pour être atteinte d’Alzeimher, découvrir perpétuellement Transmetropolitan et vivre selon les saints préceptes de Spider Jerusalem, mais ça en vaut la peine.
C’est écrit et dessiné par deux monstres géniaux du comics, mais ça ne dit pas si c’est intéressant. The Boys se passe dans notre monde, alors que les super héros sont légion dans le paysage. Il y en a beaucoup. Il en a beaucoup trop, et le problème c’est que « super héros » de veut pas toujours dire « vertu ». Ce ne sont que des humains normaux avec des pouvoirs, et ça ne fait pas bon ménage. Donnez un pouvoir immense ou, pour comparaison, le pouvoir de frappe nucléaire à un abruti, et vous verrez. Du coup, les dégâts sont assez nombreux, et les supers s’en contrefoutent. Butcher, un agent de la C.I.A. dont l’unité a été dissoute, décide de recruter et de redonner vie aux « Gars ». Leur but est d’être un genre de police chargée de corriger les supers qui se croient au-dessus les lois, et tant pis si ça implique quelques tabassages en règle. Ce n’est pas sans déplaire à Butcher et à P’tit Hughie, la nouvelle recrue de la bande, qui ont tous les deux un compte à rendre aux supers slips…
Et du coup, pourquoi je vous en parle ? Parce que son scénariste, Garth Ennis, aime bien ce genre de projet. Bosser pour Dardevil, il sait faire, mais sûrement qu’il doit avoir un besoin maladif de répandre sa vision délurée et sarcastique de temps à autre. Donc déjà, quand on présente une série écrite par Ennis, il y a de fortes chances pour que ça poutre. Pour The Boys, il faut rajouter encore un plus : Monsieur Darick Robertson. Oui, je sais. Je ne suis qu’une immonde groupie prête à tuer pour être atteinte d’Alzeimher, découvrir perpétuellement Transmetropolitan et vivre selon les saints préceptes de Spider Jerusalem, mais ça en vaut la peine.
C’est écrit et dessiné par deux monstres géniaux du comics, mais ça ne dit pas si c’est intéressant. The Boys se passe dans notre monde, alors que les super héros sont légion dans le paysage. Il y en a beaucoup. Il en a beaucoup trop, et le problème c’est que « super héros » de veut pas toujours dire « vertu ». Ce ne sont que des humains normaux avec des pouvoirs, et ça ne fait pas bon ménage. Donnez un pouvoir immense ou, pour comparaison, le pouvoir de frappe nucléaire à un abruti, et vous verrez. Du coup, les dégâts sont assez nombreux, et les supers s’en contrefoutent. Butcher, un agent de la C.I.A. dont l’unité a été dissoute, décide de recruter et de redonner vie aux « Gars ». Leur but est d’être un genre de police chargée de corriger les supers qui se croient au-dessus les lois, et tant pis si ça implique quelques tabassages en règle. Ce n’est pas sans déplaire à Butcher et à P’tit Hughie, la nouvelle recrue de la bande, qui ont tous les deux un compte à rendre aux supers slips…
Comment résumer ça autrement ? « Sexe, violence et super pouvoirs », je pense que le résumé de Panini est juste. Parce que c’est un pur produit de Ennis et Robertson, tout simplement. On a d’un côté la désillusion totale d’Ennis pour créer le monde dans lequel évoluent les personnages. C’est-à-dire qu’il prend un monde vu et revu des milliers de fois, un poil science-fictif, dans lequel pour une raison parfaitement explicable (ici, un composé absorbé par plusieurs personnes soit par contamination, soit délibérément) beaucoup de personnes se retrouvent à posséder une force surhumaine, à pouvoir voler, etc. Tout naturellement, ces personnes utilisent leurs pouvoirs pour combattre le mal, certaines se réunissant en « ligue », tout ça tout ça. Mais hé, c’est pas si simple. Ces super héros, comment vivent-ils ? Les sponsors, normal. Les sponsors et les comics traditionnels de leurs aventures, au sens ou nous, on entend les comics de super héros. Ça leur fait des rentrées d’argent, ils représentent l’Amérique tempérante, tout est parfait aux yeux des gens. Sauf qu’à l’instar de beaucoup de personnes, les supers ont… disons… leurs petits fantasmes. Leurs petites déviances, par moment. Et puis le stress, il faut l’évacuer. Bref, les supers sont en grande partie des dépravés. Ils savent faire la part des choses par moments, oui, mais quand il faut exiger une pipe à droite à gauche, ou sniffer un peu, ou privatiser un bordel pour des tournantes à la limite de l’assassinat pour les pauvres prostituées, eh bien ils ne se refusent pas grand-chose. Et dans ta face, encore une fois, Amérique Puritaine.
Et puis de l’autre côté, on a le dessin méga précis de Robertson, qui aime bien les gueules cassées, les petits détails d’importance, le grotesque de certaines compositions, et puis c’est beau, merde. Je vais me répéter, mais il y a une beauté dans le moche, chez lui. C’est moins sale que pour Transmetropolitan, parce qu’on n’est plus dans la dystopie totale, The Boys est juste plus sombre. On perd un peu de la foison de son dessin pour une omniprésence de teintes plus obscures. Mon seul regret, étant fan du trait de Robertson, c’est que dans les deux derniers chapitres de cette intégrale, le dessin n’est pas dégrossi. Et ca ne me semble pas être une simplification dans le but d’aller plus vite pour tenir son rythme mensuel, ce n’est juste pas affiné. Un bug de Panini, ou un bug de l’édition originale ? Aucune idée, mais j’espère vraiment que le problème ne sera pas présent pour les cinq autres volumes à venir, sinon je vais me fâcher. Tout rouge.
Et puis de l’autre côté, on a le dessin méga précis de Robertson, qui aime bien les gueules cassées, les petits détails d’importance, le grotesque de certaines compositions, et puis c’est beau, merde. Je vais me répéter, mais il y a une beauté dans le moche, chez lui. C’est moins sale que pour Transmetropolitan, parce qu’on n’est plus dans la dystopie totale, The Boys est juste plus sombre. On perd un peu de la foison de son dessin pour une omniprésence de teintes plus obscures. Mon seul regret, étant fan du trait de Robertson, c’est que dans les deux derniers chapitres de cette intégrale, le dessin n’est pas dégrossi. Et ca ne me semble pas être une simplification dans le but d’aller plus vite pour tenir son rythme mensuel, ce n’est juste pas affiné. Un bug de Panini, ou un bug de l’édition originale ? Aucune idée, mais j’espère vraiment que le problème ne sera pas présent pour les cinq autres volumes à venir, sinon je vais me fâcher. Tout rouge.
Voilà ce que ça donne, alors. The Boys, c’est le seul endroit où vous lirez une aventure jouée par Simon Pegg, c’est le seul endroit où vous verrez un super héros cul nu avec la marque de bronzage du string lancer calmement « Allez, suce. », c’est le seul endroit où vous suivrez une psychanalyse de super héros attiré sexuellement par tout ce qui l’entoure, le seul endroit où vous verrez un chien dressé pour déflorer ceux des autres et le seul endroit où vous verrez un sauvetage de la planète Terre, d’une beauté à vous tirer les larmes, impliquant de devoir baiser une météorite. Attention toutefois à garder un recul par rapport à tout ça, surtout si les blagues homophobes vous dérangent. On l’a vu dans Preacher, Garth Ennis fait une petite fixette là-dessus, mais simplement pour dénoncer la virilité à outrance dans les comics en général. De toute façon, il ne vaut mieux pas être dérangé par beaucoup de choses en lisant cette série. Il faut juste essayer de ne pas finir plus cynique qu’on ne l’était au départ, pour ceux qui l’étaient. Et apprécier le délire total de l’intégralité de ce foutoir, du scénario au dessin, du message véhiculé et du gros boudin d’amour du communisme. Vous comprendrez.
The Boys T1 : Ça va faire très mal !, Garth Ennis & Darick Robertson. Panini Comics, septembre 2015. 352 p, 20,50 €
Sur le site de l’éditeur
The Boys T1 : Ça va faire très mal !, Garth Ennis & Darick Robertson. Panini Comics, septembre 2015. 352 p, 20,50 €
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