Cette semaine, Jean-Pierre Pernaut l’a dit, les journaux l’ont tous dit, internet l’a dit : le beau temps revient. Eh oui, c’était le printemps dimanche dernier et on ne sait pas trop quoi dire à la télé, quand on a épuisé le filon de la pédophilie dissimulée par l’Église catholique. Mais que le commun des mortels se rassure, avec le beau temps reviendra aussi toute une tripotée de marronniers à faire juter Jean-Pierre, parmi lesquels les festoches et les raves. C’est quand même plus agréable de monopoliser un terrain de campagne quand il est ensoleillé pour y rameuter une foule en délire. Et s’il reste de la boue, on s’en tamponne, du moment qu’on ne se pèle pas les miches. Ah, je m’égare. Mais il faut dire que la bande-dessinée dont on va parler ici m’a rendu impatient.
Parlons donc de (Pas de) Panique à Sonic City, album sorti il y a quelques années et qui n’a rien perdu de sa saveur. Ça commence par une chevauchée sauvage sur l’autoroute. Rémi, son cousin et d’autres potes tracent jusque dans la Creuse avec un camtar déglingué, ou plutôt son cousin et ses potes conduisent pendant que Rémi fait un bad trip à l’arrière. Il commence bien, le voyage. La destination, on en a une vague idée qui implique un certain DJ Groin, mais pour le reste, on ne pourra juger que lorsqu’on sera arrivé. Le trajet laisse juste le temps qu’il faut pour comprendre que Rémi est le petit fragile de la bande, le bleu qui n’a pas l’habitude et qu’il faudra ménager. C’est pourquoi, une fois arrivés et approvisionnés en came, Rémi est le seul d’entre eux à avoir un traitement de faveur : un buvard moins violent que les autres. Et pourtant… Rémi va s’en souvenir, de cette free party.
Parlons donc de (Pas de) Panique à Sonic City, album sorti il y a quelques années et qui n’a rien perdu de sa saveur. Ça commence par une chevauchée sauvage sur l’autoroute. Rémi, son cousin et d’autres potes tracent jusque dans la Creuse avec un camtar déglingué, ou plutôt son cousin et ses potes conduisent pendant que Rémi fait un bad trip à l’arrière. Il commence bien, le voyage. La destination, on en a une vague idée qui implique un certain DJ Groin, mais pour le reste, on ne pourra juger que lorsqu’on sera arrivé. Le trajet laisse juste le temps qu’il faut pour comprendre que Rémi est le petit fragile de la bande, le bleu qui n’a pas l’habitude et qu’il faudra ménager. C’est pourquoi, une fois arrivés et approvisionnés en came, Rémi est le seul d’entre eux à avoir un traitement de faveur : un buvard moins violent que les autres. Et pourtant… Rémi va s’en souvenir, de cette free party.
Le fil rouge est plutôt simple à deviner, on suit Rémi dans son trip bien atroce, tout aussi perdus que lui. Notre incompréhension va être un poil différente, quand même. Pendant que Rémi part loin, on en est à se poser des questions du style « est-ce que c’était vraiment le buvard le moins violent ? », « quelle est la part de vrai et celle d’hallucination dans ce qu’on lit ? », « qui sont vraiment ses cousins qui l’embarquent là-dedans et le forcent à se droguer ? ». On se pose des tas de questions en se compliquant bien trop la vie, parfois. Où peut-être pas… Voilà, on se perd dans nos questionnements là où Rémi se perd dans ses angoisses et ses délires au rythme de la techno de moins en moins musicale, de plus en plus vivante, violente. C’est presque la musique qui est la plus vivante dans ce monde où les personnages ne semblent être plus que des pantins, sans autre but que celui de rendre le tout mille fois plus étrange que ça ne l’était déjà. Le tout jusqu’à la fin qui vous laissera seuls avec vos questions sans réponse, seuls avec Rémi, aussi, qui n’a décidément pas vraiment de chance. Le dénouement vous laissera comme des nazes avec votre sentiment que cet album était terrible mais bien trop court.
Parce que oui, le problème avec (Pas de) Panique à Sonic City, c’est qu’on est quasiment obligés de le dévorer à toute berzingue, au même rythme que la plongée de Rémi et la musique qui continue. Il faut dire que le format s’y prête : à l’italienne, sur une seule ligne, on n’a jamais le sentiment de revenir en arrière ou de saccader la lecture pour entamer le retour à la ligne. Les cases énormes aussi nous avalent tout entier pour nous immerger totalement dans cette rave psychédélique. Mais forcez-vous quand même à ralentir, le dessin déchire comme pas possible, à la fois saturé et ultra-détaillé, et les couleurs sont tout simplement magiques, parfaitement raccord avec le trip éreinté du pauvre Rémi. Un trip hyper flashy et inquiétant. Tout est là pour que cet album soit un bonheur acide pour les yeux et une torture pour notre empathie.
Parce que oui, le problème avec (Pas de) Panique à Sonic City, c’est qu’on est quasiment obligés de le dévorer à toute berzingue, au même rythme que la plongée de Rémi et la musique qui continue. Il faut dire que le format s’y prête : à l’italienne, sur une seule ligne, on n’a jamais le sentiment de revenir en arrière ou de saccader la lecture pour entamer le retour à la ligne. Les cases énormes aussi nous avalent tout entier pour nous immerger totalement dans cette rave psychédélique. Mais forcez-vous quand même à ralentir, le dessin déchire comme pas possible, à la fois saturé et ultra-détaillé, et les couleurs sont tout simplement magiques, parfaitement raccord avec le trip éreinté du pauvre Rémi. Un trip hyper flashy et inquiétant. Tout est là pour que cet album soit un bonheur acide pour les yeux et une torture pour notre empathie.
Ça a beau dater un peu, (Pas de) Panique à Sonic City fait partie de ces albums qui méritent toujours qu’on s’y penche, histoire de faire un break. C’est court, c’est bon et ça change. Une pause, quoi. Un genre d’intermède juste un peu halluciné, entre un polar burné et un roman longuet. Tout simplement parce que la réalisation est parfaite, autant l’histoire que le trait, et que c’est simple. Pas simpliste hein, mais simple. Le genre de lecture que les gens cherchent pour se vider la tête, mais de qualité. Et c’est suffisamment rare, tout en étant recherché, pour être souligné. Bref, s’il fallait encore foutre les pieds à la campagne cette semaine, vous comprendrez que c’était pour la bonne cause. Pour une excellente lecture à ne pas négliger, même quatre ans après sa sortie. Et encore disponible. Et commandable partout. Qu’est-ce que vous faites encore là ? Allez, allez !
(Pas de) Panique à Sonic City, Julien Loïs. Éditions Même Pas Mal, septembre 2012. 80 p, 16 €
Sur le site de l’éditeur
(Pas de) Panique à Sonic City, Julien Loïs. Éditions Même Pas Mal, septembre 2012. 80 p, 16 €
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